Olivier Leroy, Coach et Consultant chez Version Originale, nous livre son regard et sa sensibilité sur ce film.
Dans son dernier film « Un autre monde », le réalisateur Stéphane Brizé place sa caméra à la hauteur d’un cadre dirigeant, incarné par Vincent Lindon, pris en étau entre sa hiérarchie et ses équipes.
Dirigeant ou exécutant ? Qu’attend-on de lui ? Où doit-il se situer ? Et au nom de quoi ? Telles sont les questions qui le minent.
Il est tantôt le bras armé de sa hiérarchie qui lui demande de couper 58 postes en s’appuyant sur la qualité de ses relations avec ses collaborateurs et la confiance installée avec les syndicats, tantôt le porte-parole de ses équipes auprès de sa Direction pour contester la feuille de route et en atténuer l’impact social et humain.
En conflit de loyauté entre le cynisme de son employeur et les questionnements de ses collaborateurs. Entre ce qu’il est et ce qu’il représente. Impossible alignement entre ses convictions intimes et les attendus de la fonction, entre éthique de conviction et éthique de responsabilité.
Schizophrène et solitaire face à ses choix.
La caméra l’accompagne comme si on y était, au cœur des réunions, en comité de direction, en visio avec son actionnaire US, dans son bureau avec les délégués du personnel. Et souvent dans sa solitude tard le soir avec son PC, ses rapports à surligner, ses graphiques et son sandwich.
Vincent Lindon est bouleversant de présence et de sensibilité, tant en patron tiraillé qu’en mari malmené et papa démuni. Les scènes de vie en entreprise sont d’une grande justesse, la direction d’acteurs est remarquable.
Les questions posées renvoient au modèle d’entreprise et au rôle de ses dirigeants.
Qu’entend-on par courage managérial ? La capacité à faire passer des décisions difficiles ou bien l’initiative de défendre des choix alternatifs ? Les éléments de langage de l’actionnaire qui lui reproche d’en manquer sont particulièrement bien rendus.
Où placer le curseur de la loyauté ? Au nom de quoi accepter ou refuser d’endosser quelle posture ?
Ce qui pose bien sûr la question du rôle et de l’utilité de l’entreprise. Au-delà de sa performance et de son profit, quel impact social et sociétal peut-elle et souhaite-t-elle avoir ?
Ces sujets résonnent fort chez VERSION ORIGINALE qui a choisi de devenir « société à mission » depuis octobre 2021.
Ce qu’exprime notre raison d’être :
« Permettre à chacun de trouver durablement sa juste place en étant source d’impact positif pour soi et pour les organisations.
Par nos accompagnements, nous réconcilions performance, humanité et responsabilité sociétale. »
Nous aidons les pairs de Vincent Lindon à trouver leur juste place entre performance, humanité et responsabilité sociétale, ce fragile alignement que l’environnement ne facilite pas toujours.
Nous avons envie d’être optimistes, de croire qu’un « autre monde » est possible et commence à se dessiner. Et – modestement – d’y contribuer.
Bonjour, j’ai aussi vu ce film que j’ai trouvé merveilleusement interprété avec un scénario qui reflète bien certaines ambiguïtés vécues dans les entreprises . Les managers doivent les affronter et, selon mes expériences, la seule manière de le faire pour être en concordance avec soi est de respecter ses valeurs et de s’assumer dans qui l’on est vraiment. L’entreprise à mission est une formidable évolution pour mettre en concordance les parties prenantes d’une organisation.
Merci pour votre retour,
Marie-Thérèse Bécan
Merci Marie-Thérèse, nous parlons le même langage…
Olivier Leroy